Enseignement de l'allemand à l’école

Bienvenue pour ce nouvel article consacré à l’enseignement des langues. Pour ce temps autour de l’enseignement l’allemand à l’école primaire, nous sommes aujourd’hui en compagnie de Caroline Colnot, enseignante au lycée Jeanne d’Arc de Remiremont.
Quelle est votre approche pour l’enseignement des langues à l’école primaire?
L’oral avant tout. Il s’agit de se familiariser avec le son de la langue, acquérir des repères en vocabulaire et apprendre que la différence est source d’enrichissement et non d’opposition.
C’est donc un travail de l’oreille musicale qui est réalisé en tout premier lieu.
Quelles activités pratiquez-vous avec les enfants?
Répéter des petites phrases, les faire interagir en allemand, observer la concordance graphie-phonie, faire des mots-mêlés, des mots-croisés, des saynètes.
La pratique par la répétition fait ainsi écho au travail d’imprégnation par l’écoute. Mais cette fois avec le défi de la reproduction sonore par les élèves.
Faire le lien entre le son, l’image et le sens des mots est le meilleur moyen pour que la mémoire fasse son travail. C’est une approche qui s’inscrit dans un temps long et patient d’apprentissage.
Je leur lis aussi – en français!- les contes de Grimm. Car une langue se rencontre aussi par la culture.
Comment les enfants interagissent- ils?
Les élèvent formulent la réponse et reposent la question “en chaîne” à un camarade. Ils viennent devant dire ce qu’ils savent et interrogent leurs camarades.
Une langue fait sens à travers le sens de l’interaction, et ce le plus tôt possible.
Et ils doivent apprendre à corriger les formulations des autres (… sans les critiquer…!) C’est là un des bénéfices de la pratique de l’oral, apprivoiser l’écoute de l’autre.
Est-ce qu’ils apprécient ?
Ils sont souvent très actifs (mais je remarque aussi qu’il y en a qui sont totalement dépassés et peuvent tendre à se désintéresser…)
Et c’est tout à fait ok, car nous sommes là dans une dynamique d’initiation, pour faire naître un intérêt en vue du collège et de la suite des études. Cette situation pédagogique nous donne un luxe d’un enseignement qui oeuvre par attraction et non par obligation.
Que retiennent-ils ?
Du vocabulaire par rubrique (les couleurs, les animaux, dire bonjour, …)
Surtout ils apprennent à prononcer correctement car ils sont encore à l’âge où on répète spontanément. (Là aussi je remarque qu’il faut de plus en plus insister car l’écoute n’est pas toujours active).
Je l’espère, un intérêt pour une autre culture, une approche positive de la différence.
Quelle est la continuité en vue du collège et de leur choix de langue vivante 2 ?
La continuité est déjà de pouvoir prendre confiance. L’allemand n’est pas une matière nouvelle en arrivant au collège, et on l’a choisie. Cela fait une grande différence sur le moyen et le long termes.
Pour le choix, je pense qu’il est important que les enfants entendent l’allemand et aussi espagnol avec Sonia Gomez, pour pouvoir choisir en connaissance de cause. De plus, il y a encore beaucoup de clichés sur l’allemand (les déclinaisons qui ont fait souffrir quelques parents) et on peut maintenant apprendre l’allemand de façon plus ludique.
Merci à Caroline Colnot pour ce temps de présentation qui a permis de faire découvrir l’enseignement de l’allemand à l’école primaire.
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